mercredi 25 avril 2012

Ateliers d'écriture en milieu scolaire

Il y a un mois, j'ai animé des ateliers d'écriture au Château des ducs de Bretagne, à Nantes.
C'était dans le cadre de l'exposition Nantaises au travail, suite au Petit dictionnaire machiste des femmes au travail que Krystel Gualdé, commissaire de l'exposition m'avait commandé.
J'ai reçu cinq classes (une par une, je vous rassure), de la 5ème à la 1ère et je me suis retrouvé devant des élèves avec pour tâche de les faire réfléchir sur les préjugés sexistes et de leur faire écrire des définitions sur le sujet.
Gaëlle David a assisté à l'un de ces ateliers et en rend compte sur le blog de l'exposition.
Bonne lecture !

lundi 23 avril 2012

Un autre regard sur les élections : la parole à Isbjørn


Jusqu'ici, j'avais tenu mon blog éloigné de tout le boucan que fait la campagne présidentielle. On en entend assez parler partout et mes opinions ne regardent que moi.
J'ai été assez choquée par l'avalanche, sur les réseaux sociaux, de messages qui, loin d'ouvrir au débat, font plutôt office de propagande - du simple "Votez Machin !" au plus agressif "Si vous ne votez pas Truc, vous êtes ......" (placez ici le qualificatif désagréable qu'il vous plaira). Le tout agrémenté de slogans déjà visibles partout ou de vidéos de campagne. Ces messages provoquent généralement des réactions en chaîne dans les commentaires, de soutien ou d'opposition, et la discussion tourne plus souvent à l'échange d'insultes qu'à autre chose.
Entendons-nous bien : je ne suis pas contre l'expression des choix politiques des uns et des autres, encore faudrait-il pouvoir en discuter vraiment plutôt que de recevoir des coups de marteau médiatiques.
J'ai été encore plus choquée hier par les photos de bulletins prises dans les isoloirs. Qu'est-ce que vous cherchez à prouver exactement ?
Au milieu de tout ce bruit, les voix discordantes qui parviennent à se faire entendre sont rares. Aussi j'ai tenu à vous faire parvenir un texte écrit hier matin par mon ami Isbjørn. Je le laisse à votre appréciation.
Bonne lecture !


"Comme on vient de subir un an de bourrage de crâne pour nous amener à aller faire la petite commission dans l’urne, on souffrira bien une petite voix divergente.

Il s’agit ici de réagir à quelques phrases toutes faites qu’on nous assène comme des vérités premières :

1 – « Ne laissez personne décider à votre place »

Mais c’est justement pour ça que vous allez voter : choisir quelqu’un qui décidera à votre place. Et ce, pour cinq ans, sans que vous ne puissiez rien n’y changer avant le barnum suivant, dans cinq ans.
Alors, on se retrouvera peut-être dans la rue pour quelque mouvement social qui débouchera sur un accord signé entre le gouvernement et les « partenaires sociaux » qui vous diront que « c’est pas la rue qui décide » mais que l’équipe en place a été élue démocratiquement et que si vous voulez changer les choses, les élections c’est en 2017.

2 – « Quand on ne vote pas on n’a pas le droit de se plaindre »

Je pense exactement l’inverse. Bien que je ne le formulerais pas en termes de « droit ou pas droit » de faire quoi que ce soit.
L’inverse, parce que ce sont ceux qui ont voté qui ont porté au pouvoir les dirigeants contre lesquels on râlera dans quelques temps.
Tous ceux qui, ce dimanche, vont à la grande messe, sont en train – tous – d’élire le vainqueur.
Car 100 % des votants seront les responsables de l’accession au pouvoir du vainqueur ; pour quelque candidat qu’ils auront voté. Ils lui auront donné sa « légitimité », celle-là même qui lui permettra de rétorquer qu’il faut « respecter le jeu de la démocratie, si les gens veulent protester ils pourront s’exprimer dans les urnes ».

Pour reprendre une antienne de votard (« Ne pas voter, c’est faire le jeu de XXX »), je dirais que « voter, c’est faire le jeu du vainqueur ».

3 – « Le vote devrait obligatoire »

Tu m’étonnes…
Le vote est la clef de voûte de la démocratie bourgeoise – ou plus exactement : de l’oligarchie ploutocratique (comme disait Cornélius Castoriadis).
Ce qui effraie vraiment les petits chefaillons qui se présentent aux élections, ce n’est pas vraiment de perdre mais plutôt de voir le système électoral se casser la gueule.
Alors pour lutter contre l’abstention, la réponse envisagée est la seule que connaisse le pouvoir : l’obligation et la sanction.
A aucun moment les édiles et leurs fidèles ne se remettront en cause en se disant que si l’abstention augmente, c’est peut-être parce qu’il faut se poser des questions sur la pertinence du système électoral. Mais on n’abandonne pas comme ça son fond de commerce.

4 – « Des gens sont morts pour le droit de vote »

Et alors ?
Des gens sont morts pour le droit de grève : pourquoi on est toujours une poignée en grève ?
Des gens sont morts pour l’autogestion ; pour la Commune ; pour les 40 heures (comme on est à une semaine du 1er mai, c’est l’occasion de rappeler l’assassinat d’Etat des militants anarchistes qui militaient pour les 40 heures au meeting de Haymarket en 1886 ; c’est là l’origine du 1er mai) ; pour l’émancipation ; pour la liberté ; etc.
« Ah oui mais » – me répondra-t-on – « moi je suis pas autogestionnaire » ; eh ben moi je suis pas votard.
Cet « argument » qui consiste à dire que des gens sont morts pour le vote est typique d’un mode de pensée dogmatique ; au sens religieux du terme. Il use de la culpabilisation inhérente à toute religion pour non pas convaincre mais terroriser (osons le mot) et menacer implicitement des flammes de l’enfer.
Souvent, bien évidemment, cette sentence qui convoque les saints martyrs, est prononcée  par des gens qui ne sacrifieront pas une journée de salaire pour faire grève… Peut-être qu’ils seraient prêt à donner leur vie ? (ça fait moins petit joueur).



Il y aurait tant d’autres choses à dire.
Albert Libertad, Zo d’Axa, Octove Mirbeau, entre autres, disent tout ça beaucoup mieux que moi et avec une belle verve.

Un an que le dogme électoraliste insulte qui n’y croit pas, qu’il déclare anathème tout récalcitrant. Un an qu’on subit les leçons de morales des petits stratèges quinquennaux.

Je leur réponds :

Démocratie directe, autogestion, fédéralisme libertaire, entraide, émancipation de tous les pouvoirs.

Comme disaient les Argentins en 2001 : « Qu’ils s’en aillent tous ! » (mais vraiment tous, même le tribun qui a récupéré ce slogan à son profit).


Isbjørn, le matin du 22 avril 2012"

mercredi 18 avril 2012

Brève de cinéma

parce que parfois, à mes moments perdus, je suis ouvreuse...


Mardi 17 avril, 15h00

Entre une petite femme à l'air revêche accompagnée d'un petit garçon d'une dizaine d'années. Elle se rue vers le comptoir.

- Vous avez le programme ?
- Oui, juste là madame.
- Pourquoi les horaires c'est pas les mêmes que dans le journal ?!

Le ton est extrêmement désagréable. Cependant, au début au moins, on essaie de garder notre calme. Le caissier me jette un regard en biais. Je me rapproche. La projectionniste aussi.

- Si, normalement, ce sont les mêmes.
- Non, j'vous dis que dans l'journal y'a écrit autre chose !
- Alors ils se sont trompés.
- Vous pourriez faire un effort quand même !
- Vous savez, madame, nous on n'y peut rien. Il faut prendre le programme. Sinon, il est sur internet aussi...

Elle n'écoute même pas la deuxième partie de la phrase.

- Oui mais moi j'habite à vingt minutes d'ici, je vais venir rien que pour prendre le programme ! Quand même !
- Sinon, on le met aussi dans les boulangeries et dans certains magasins dans toute la ville.
- Oui mais moi, ma boulangerie, ils l'ont fermée et maintenant ils sont en train de la détruire. Vous pourriez faire quelque chose quand même. Je n'ai même plus de boulangerie.

On se regarde, en silence. L'un de nous risque :

- On n'y peut rien... à la fermeture de votre boulangerie...

Elle devient insultante et sort en claquant la porte. Son fils glisse en partant :

- C'est vraiment de la merde, ce cinéma !



Alors s'il-vous-plaît, continuez d'aller au cinéma mais soyez gentils avec ceux qui y travaillent. C'est (presque) comme ça tous les jours...

samedi 7 avril 2012

4. Le Rendez-Vous (étape 2)

POLE EMPLOI, MON AMOUR
Chapitre 4
Le Rendez-Vous (étape 2) 


J'attends donc, me morfondant pour la deuxième fois de la matinée dans la salle d'attente - le hall d'entrée , que le "collègue-ANPE" vienne me chercher.
Je suis agréablement surprise de constater qu'il m'appelle par mon vrai nom, au contraire de sa collègue qui persistait à m'appeler "Courtois". Nous nous dirigeons de nouveau vers la "salle couloir" où j'avais été reçue quelques instants auparavant. Il se dirige vers un poste, se rend compte qu'il est occupé. Nous allons donc au suivant. Un peu penaud, il m'explique qu'ils n'ont pas de bureau vraiment attribué alors, il font comme ils peuvent...
Je m'installe et tout recommence. Présentation, "projet de vie" et compagnie.
La conversation ressemble à s'y méprendre à celle que j'ai eu avec le pauvre garçon qui a assuré mon appartement quelques mois auparavant :

     - Alors... dans quel métier vous souhaitez trouver du travail ?
     - Je suis auteure.
(Silence gêné, il toussote pour se donner de la contenance.)
     - Ça... ça existe ?
(Soupir de ma part : même dans les cases à cocher sur le site de Pôle Emploi, ça existe !)
     - Oui, ça existe.
(Soudain éclair de compréhension dans les yeux de mon interlocuteur. Avant même qu'il n'ouvre la bouche, je sais déjà la question qu'il va poser.)
     - Ah ! Vous êtes intermittente du spectacle !
     - Non, je ne suis pas intermittente du spectacle.
(Et puis, d'abord, intermittente du spectacle, c'est pas un métier, c'est un statut... Mon conseiller me regarde, l'air un peu perdu.)

Il finit par se reprendre et m'adresse un grand sourire. Il m'explique qu'il est bien content d'avoir un auteur parmi ses clients : ça va le changer un peu. Il ajoute qu'il faut que je comprenne qu'il ne me servira pas vraiment à grand chose de plus qu'à gérer deux ou trois détails administratifs.
Bon, ça c'est dit.
Je lui demande tout de même si je peux lui poser une question concernant une formation que j'ai repérée et que Pôle Emploi pourrait peut-être m'aider à financer. Fuyant, il me renvoie vers sa "collègue-ASSEDIC". Quand je lui explique que je lui ai déjà posé la question et qu'elle m'a renvoyé vers lui, il esquisse un sourire gêné. Je vais devoir demander un rendez-vous spécifique pour cela. Je lui demande le délai. Honnête, il m'avoue qu'en ce moment, il y en a pour deux mois. "Mais, ajoute-t-il, vous pouvez aussi venir sans rendez-vous." Je comprends vite que si je veux rencontrer quelqu'un sans rendez-vous, il va me falloir venir tous les jours pendant deux mois... Au temps pour ma formation : elle commence justement dans deux mois et demi et les inscriptions seront closes d'ici deux mois. Tant pis !
D'un air enjoué, il me demande si j'accepte de recevoir des mails de Pôle Emploi. Oui, après tout, pourquoi pas...
Il griffonne deux ou trois mots sur une feuille de papier. Je sens bien que l'entretien est terminé.
Avant de le laisser me guider jusqu'à la sortie, je lui demande ce que je fais du dossier que j'ai dans les mains et qui n'est pas à mon nom. Il hausse les épaules. C'est le domaine de sa collègue. Je peux essayer de barrer le nom et de mettre le mien à la place. S'ils refusent le dossier, je n'aurai qu'à en remplir un autre.
Il me serre franchement la main et claironne "A bientôt !"

Je repars un peu dépité et avec l'impression de ne pas avoir avancé d'un iota. "A bientôt" ? Le plus tard possible alors.
Sur le chemin qui me ramène chez moi, un souvenir d'enfance refait surface : Astérix et la maison des fous... oui... comme à chaque fois que j'ai affaire à un service administratif...

mercredi 4 avril 2012

Le copinage de la semaine : Clément Variéras

Je vous parlerais bien de ces dernières semaines, des ateliers, etc. Mais l'heure est tardive et je suis fatiguée.
Il y a cependant quelque chose qu'il faut que je vous signale : Clément Variéras, ami et compositeur de talent, tente de sortir son premier album.


 Pour ce faire, il passe par Ulule. C'est ainsi vos souscriptions qui lui permettront de réaliser son projet. Vous pouvez écouter quelques unes de ses compositions sur la page de l'appel à souscriptions. Je vous encourage vivement à y faire un tour. Pas besoin d'être riche pour devenir mécène. Chacun peut participer à la hauteur de sa bourse et de ses envies.

Avis aux amateurs de musique !