lundi 19 novembre 2012

Dystopie...

 
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Il y a de la colère, beaucoup de colère, dans ce qui va suivre.
Colère de me sentir dénigrée dans mon être, colère de constater la bêtise crasse qui m’entoure à chaque instant, colère de me sentir obligée de parler – et, par là, de participer à un soi-disant « débat public » puant dont je ne peux m’empêcher de penser, profondément, qu’il n’a pas lieu d’être.
Aussi, pour que les choses soient claires, je tiens à le signaler : je ne cherche pas à relancer ce « débat ». Je ne discuterai pas avec vous de ce que j’exprime ici. Je n’écris cet article que parce qu’il m’est devenu impossible de me taire.

Je n’ai pas attendu la mobilisation contre le mariage homosexuel pour constater que la société dans laquelle nous vivons met en péril l’intégrité d’une partie des individus qui la composent, et les prises de position de la droite et d’une partie du centre (pour ne parler que de ceux-là) ne m’ont pas étonnée. Pas plus que le fait que de petits fachos se fassent une fierté de « casser de la gouine et du pédé », comme c’est encore arrivé pas plus tard que ce soir.
Mais là, vraiment, c’est trop. Aujourd’hui, en tant qu’être humain, en tant que femme, en tant qu’individu, je me sens rabaissée et attaquée. Et ce n’est pas une question de sexualité.
C’est ce que j’aimerais faire comprendre à ceux de mes amis qui me répètent qu’on fait beaucoup trop de foin autour de cette affaire alors qu’on pourrait se battre sur des choses plus importantes. Ce qui est en train de se dire aujourd’hui haut et fort, c’est que dans ce pays à la devise frelatée, on considère qu’il est normal que certains aient moins de droits que d’autres et que la vie privée des individus influe sur leurs droits.
Ce combat n’est pas simplement le combat des homosexuels pour l’accession au mariage et à l’adoption. Ce combat, c’est celui de tous ceux qui revendiquent pour eux et pour les autres le droit à la liberté de vivre leur vie (la seule qui leur soit donnée de vivre) comme ils l’entendent. C’est celui de tous ceux qui aiment, qui ont aimé, qui aimeront un jour ou qui n’aimeront jamais. C’est le combat de tous ceux qui veulent des enfants ou n’en veulent pas, mais considèrent qu’il s’agit là d’un choix personnel.

Refuser le droit à l’adoption et au mariage aux homosexuels, c’est aussi crétin que d’obliger tous les hétérosexuels à se marier et à faire des enfants. Et dire que nous pensions être dans l’exagération quand nous criions « un foetus dans tous les utérus » lors des fausses « manifs de droite »…
Je rappelle en passant, bien que cela déborde un peu de ce débat, qu’en France, les transsexuels sont contraints de subir des stérilisations forcées pour obtenir leurs nouveaux papiers…
Plus le temps passe et plus l’impression de vivre dans une dystopie est forte !

Quant à tous ceux qui ne se sentent pas concernés sous prétexte qu’ils sont hétérosexuels, réfléchissez-bien :
Ceux qui « cassent de la gouine et du pédé » en fin de manif sont les mêmes que ceux qui braillent régulièrement devant Tenon pour la fermeture du centre IVG, ce sont les mêmes que ceux qui rêvent d’une France débarrassée de toute forme d’immigration, ce sont les mêmes qui rêvent d’un formatage de l’être humain pour l’adapter à leurs idéologies restreintes et restrictives.
Regardez-vous et tremblez. Vous avez certainement quelques centimètres de plus ou de moins que la moyenne, un nez un peu trop long ou trop court, une calvitie naissante, des dents un peu trop écartées ou un léger strabisme. Aujourd’hui on s’attaque à la sexualité des gens, demain, qui sait, ce sera peut-être à leur physique ? ou pourquoi pas, à leurs préférences culinaires…

Alors oui, je suis en colère. Oui, je me sens menacée dans mon intégrité physique. Oui, je prends publiquement position en faveur du mariage et de l’adoption pour tous.
Au nom du droit de chacun à disposer de son corps.
Au nom du droit de chacun à tomber amoureux.
Au nom du droit de chacun à élever des enfants.




dimanche 12 août 2012

Le copinage de la semaine : Emmanuel Brière Le Moan


Après cette absence (hem...) prolongée, me voilà de retour pour vous présenter le travail d'un jeune peintre : Emmanuel Brière Le Moan.

Le lien vers lequel je vous renvoie est un album Picasa dans lequel il met des photos de ses travaux ou de détails de ceux-ci.
Vous y trouverez actuellement des oeuvres réalisées à l'encre.

Bonne visite !

lundi 7 mai 2012

Le copinage de la semaine : the world is not as I see it

Simohammed Fettaka, artiste marocain dont je vous ai déjà parlé sur ce blog, expose à Paris en compagnie de quatre autres plasticiens : Zineb Andress Arraki, Amina Benbouchta, Hicham Berrada et Driss Ksikes.
Cette exposition, The world is not as I see it, se tiendra à la galerie Dominique Fiat (16 rue des Coutures Saint-Gervais - 75003 Paris) du 10 mai au 23 juin 2012.


Je vous croiserai peut-être le 10 mai (jeudi... oui, oui, dans trois jours...) au vernissage !

mercredi 25 avril 2012

Ateliers d'écriture en milieu scolaire

Il y a un mois, j'ai animé des ateliers d'écriture au Château des ducs de Bretagne, à Nantes.
C'était dans le cadre de l'exposition Nantaises au travail, suite au Petit dictionnaire machiste des femmes au travail que Krystel Gualdé, commissaire de l'exposition m'avait commandé.
J'ai reçu cinq classes (une par une, je vous rassure), de la 5ème à la 1ère et je me suis retrouvé devant des élèves avec pour tâche de les faire réfléchir sur les préjugés sexistes et de leur faire écrire des définitions sur le sujet.
Gaëlle David a assisté à l'un de ces ateliers et en rend compte sur le blog de l'exposition.
Bonne lecture !

lundi 23 avril 2012

Un autre regard sur les élections : la parole à Isbjørn


Jusqu'ici, j'avais tenu mon blog éloigné de tout le boucan que fait la campagne présidentielle. On en entend assez parler partout et mes opinions ne regardent que moi.
J'ai été assez choquée par l'avalanche, sur les réseaux sociaux, de messages qui, loin d'ouvrir au débat, font plutôt office de propagande - du simple "Votez Machin !" au plus agressif "Si vous ne votez pas Truc, vous êtes ......" (placez ici le qualificatif désagréable qu'il vous plaira). Le tout agrémenté de slogans déjà visibles partout ou de vidéos de campagne. Ces messages provoquent généralement des réactions en chaîne dans les commentaires, de soutien ou d'opposition, et la discussion tourne plus souvent à l'échange d'insultes qu'à autre chose.
Entendons-nous bien : je ne suis pas contre l'expression des choix politiques des uns et des autres, encore faudrait-il pouvoir en discuter vraiment plutôt que de recevoir des coups de marteau médiatiques.
J'ai été encore plus choquée hier par les photos de bulletins prises dans les isoloirs. Qu'est-ce que vous cherchez à prouver exactement ?
Au milieu de tout ce bruit, les voix discordantes qui parviennent à se faire entendre sont rares. Aussi j'ai tenu à vous faire parvenir un texte écrit hier matin par mon ami Isbjørn. Je le laisse à votre appréciation.
Bonne lecture !


"Comme on vient de subir un an de bourrage de crâne pour nous amener à aller faire la petite commission dans l’urne, on souffrira bien une petite voix divergente.

Il s’agit ici de réagir à quelques phrases toutes faites qu’on nous assène comme des vérités premières :

1 – « Ne laissez personne décider à votre place »

Mais c’est justement pour ça que vous allez voter : choisir quelqu’un qui décidera à votre place. Et ce, pour cinq ans, sans que vous ne puissiez rien n’y changer avant le barnum suivant, dans cinq ans.
Alors, on se retrouvera peut-être dans la rue pour quelque mouvement social qui débouchera sur un accord signé entre le gouvernement et les « partenaires sociaux » qui vous diront que « c’est pas la rue qui décide » mais que l’équipe en place a été élue démocratiquement et que si vous voulez changer les choses, les élections c’est en 2017.

2 – « Quand on ne vote pas on n’a pas le droit de se plaindre »

Je pense exactement l’inverse. Bien que je ne le formulerais pas en termes de « droit ou pas droit » de faire quoi que ce soit.
L’inverse, parce que ce sont ceux qui ont voté qui ont porté au pouvoir les dirigeants contre lesquels on râlera dans quelques temps.
Tous ceux qui, ce dimanche, vont à la grande messe, sont en train – tous – d’élire le vainqueur.
Car 100 % des votants seront les responsables de l’accession au pouvoir du vainqueur ; pour quelque candidat qu’ils auront voté. Ils lui auront donné sa « légitimité », celle-là même qui lui permettra de rétorquer qu’il faut « respecter le jeu de la démocratie, si les gens veulent protester ils pourront s’exprimer dans les urnes ».

Pour reprendre une antienne de votard (« Ne pas voter, c’est faire le jeu de XXX »), je dirais que « voter, c’est faire le jeu du vainqueur ».

3 – « Le vote devrait obligatoire »

Tu m’étonnes…
Le vote est la clef de voûte de la démocratie bourgeoise – ou plus exactement : de l’oligarchie ploutocratique (comme disait Cornélius Castoriadis).
Ce qui effraie vraiment les petits chefaillons qui se présentent aux élections, ce n’est pas vraiment de perdre mais plutôt de voir le système électoral se casser la gueule.
Alors pour lutter contre l’abstention, la réponse envisagée est la seule que connaisse le pouvoir : l’obligation et la sanction.
A aucun moment les édiles et leurs fidèles ne se remettront en cause en se disant que si l’abstention augmente, c’est peut-être parce qu’il faut se poser des questions sur la pertinence du système électoral. Mais on n’abandonne pas comme ça son fond de commerce.

4 – « Des gens sont morts pour le droit de vote »

Et alors ?
Des gens sont morts pour le droit de grève : pourquoi on est toujours une poignée en grève ?
Des gens sont morts pour l’autogestion ; pour la Commune ; pour les 40 heures (comme on est à une semaine du 1er mai, c’est l’occasion de rappeler l’assassinat d’Etat des militants anarchistes qui militaient pour les 40 heures au meeting de Haymarket en 1886 ; c’est là l’origine du 1er mai) ; pour l’émancipation ; pour la liberté ; etc.
« Ah oui mais » – me répondra-t-on – « moi je suis pas autogestionnaire » ; eh ben moi je suis pas votard.
Cet « argument » qui consiste à dire que des gens sont morts pour le vote est typique d’un mode de pensée dogmatique ; au sens religieux du terme. Il use de la culpabilisation inhérente à toute religion pour non pas convaincre mais terroriser (osons le mot) et menacer implicitement des flammes de l’enfer.
Souvent, bien évidemment, cette sentence qui convoque les saints martyrs, est prononcée  par des gens qui ne sacrifieront pas une journée de salaire pour faire grève… Peut-être qu’ils seraient prêt à donner leur vie ? (ça fait moins petit joueur).



Il y aurait tant d’autres choses à dire.
Albert Libertad, Zo d’Axa, Octove Mirbeau, entre autres, disent tout ça beaucoup mieux que moi et avec une belle verve.

Un an que le dogme électoraliste insulte qui n’y croit pas, qu’il déclare anathème tout récalcitrant. Un an qu’on subit les leçons de morales des petits stratèges quinquennaux.

Je leur réponds :

Démocratie directe, autogestion, fédéralisme libertaire, entraide, émancipation de tous les pouvoirs.

Comme disaient les Argentins en 2001 : « Qu’ils s’en aillent tous ! » (mais vraiment tous, même le tribun qui a récupéré ce slogan à son profit).


Isbjørn, le matin du 22 avril 2012"

mercredi 18 avril 2012

Brève de cinéma

parce que parfois, à mes moments perdus, je suis ouvreuse...


Mardi 17 avril, 15h00

Entre une petite femme à l'air revêche accompagnée d'un petit garçon d'une dizaine d'années. Elle se rue vers le comptoir.

- Vous avez le programme ?
- Oui, juste là madame.
- Pourquoi les horaires c'est pas les mêmes que dans le journal ?!

Le ton est extrêmement désagréable. Cependant, au début au moins, on essaie de garder notre calme. Le caissier me jette un regard en biais. Je me rapproche. La projectionniste aussi.

- Si, normalement, ce sont les mêmes.
- Non, j'vous dis que dans l'journal y'a écrit autre chose !
- Alors ils se sont trompés.
- Vous pourriez faire un effort quand même !
- Vous savez, madame, nous on n'y peut rien. Il faut prendre le programme. Sinon, il est sur internet aussi...

Elle n'écoute même pas la deuxième partie de la phrase.

- Oui mais moi j'habite à vingt minutes d'ici, je vais venir rien que pour prendre le programme ! Quand même !
- Sinon, on le met aussi dans les boulangeries et dans certains magasins dans toute la ville.
- Oui mais moi, ma boulangerie, ils l'ont fermée et maintenant ils sont en train de la détruire. Vous pourriez faire quelque chose quand même. Je n'ai même plus de boulangerie.

On se regarde, en silence. L'un de nous risque :

- On n'y peut rien... à la fermeture de votre boulangerie...

Elle devient insultante et sort en claquant la porte. Son fils glisse en partant :

- C'est vraiment de la merde, ce cinéma !



Alors s'il-vous-plaît, continuez d'aller au cinéma mais soyez gentils avec ceux qui y travaillent. C'est (presque) comme ça tous les jours...

samedi 7 avril 2012

4. Le Rendez-Vous (étape 2)

POLE EMPLOI, MON AMOUR
Chapitre 4
Le Rendez-Vous (étape 2) 


J'attends donc, me morfondant pour la deuxième fois de la matinée dans la salle d'attente - le hall d'entrée , que le "collègue-ANPE" vienne me chercher.
Je suis agréablement surprise de constater qu'il m'appelle par mon vrai nom, au contraire de sa collègue qui persistait à m'appeler "Courtois". Nous nous dirigeons de nouveau vers la "salle couloir" où j'avais été reçue quelques instants auparavant. Il se dirige vers un poste, se rend compte qu'il est occupé. Nous allons donc au suivant. Un peu penaud, il m'explique qu'ils n'ont pas de bureau vraiment attribué alors, il font comme ils peuvent...
Je m'installe et tout recommence. Présentation, "projet de vie" et compagnie.
La conversation ressemble à s'y méprendre à celle que j'ai eu avec le pauvre garçon qui a assuré mon appartement quelques mois auparavant :

     - Alors... dans quel métier vous souhaitez trouver du travail ?
     - Je suis auteure.
(Silence gêné, il toussote pour se donner de la contenance.)
     - Ça... ça existe ?
(Soupir de ma part : même dans les cases à cocher sur le site de Pôle Emploi, ça existe !)
     - Oui, ça existe.
(Soudain éclair de compréhension dans les yeux de mon interlocuteur. Avant même qu'il n'ouvre la bouche, je sais déjà la question qu'il va poser.)
     - Ah ! Vous êtes intermittente du spectacle !
     - Non, je ne suis pas intermittente du spectacle.
(Et puis, d'abord, intermittente du spectacle, c'est pas un métier, c'est un statut... Mon conseiller me regarde, l'air un peu perdu.)

Il finit par se reprendre et m'adresse un grand sourire. Il m'explique qu'il est bien content d'avoir un auteur parmi ses clients : ça va le changer un peu. Il ajoute qu'il faut que je comprenne qu'il ne me servira pas vraiment à grand chose de plus qu'à gérer deux ou trois détails administratifs.
Bon, ça c'est dit.
Je lui demande tout de même si je peux lui poser une question concernant une formation que j'ai repérée et que Pôle Emploi pourrait peut-être m'aider à financer. Fuyant, il me renvoie vers sa "collègue-ASSEDIC". Quand je lui explique que je lui ai déjà posé la question et qu'elle m'a renvoyé vers lui, il esquisse un sourire gêné. Je vais devoir demander un rendez-vous spécifique pour cela. Je lui demande le délai. Honnête, il m'avoue qu'en ce moment, il y en a pour deux mois. "Mais, ajoute-t-il, vous pouvez aussi venir sans rendez-vous." Je comprends vite que si je veux rencontrer quelqu'un sans rendez-vous, il va me falloir venir tous les jours pendant deux mois... Au temps pour ma formation : elle commence justement dans deux mois et demi et les inscriptions seront closes d'ici deux mois. Tant pis !
D'un air enjoué, il me demande si j'accepte de recevoir des mails de Pôle Emploi. Oui, après tout, pourquoi pas...
Il griffonne deux ou trois mots sur une feuille de papier. Je sens bien que l'entretien est terminé.
Avant de le laisser me guider jusqu'à la sortie, je lui demande ce que je fais du dossier que j'ai dans les mains et qui n'est pas à mon nom. Il hausse les épaules. C'est le domaine de sa collègue. Je peux essayer de barrer le nom et de mettre le mien à la place. S'ils refusent le dossier, je n'aurai qu'à en remplir un autre.
Il me serre franchement la main et claironne "A bientôt !"

Je repars un peu dépité et avec l'impression de ne pas avoir avancé d'un iota. "A bientôt" ? Le plus tard possible alors.
Sur le chemin qui me ramène chez moi, un souvenir d'enfance refait surface : Astérix et la maison des fous... oui... comme à chaque fois que j'ai affaire à un service administratif...

mercredi 4 avril 2012

Le copinage de la semaine : Clément Variéras

Je vous parlerais bien de ces dernières semaines, des ateliers, etc. Mais l'heure est tardive et je suis fatiguée.
Il y a cependant quelque chose qu'il faut que je vous signale : Clément Variéras, ami et compositeur de talent, tente de sortir son premier album.


 Pour ce faire, il passe par Ulule. C'est ainsi vos souscriptions qui lui permettront de réaliser son projet. Vous pouvez écouter quelques unes de ses compositions sur la page de l'appel à souscriptions. Je vous encourage vivement à y faire un tour. Pas besoin d'être riche pour devenir mécène. Chacun peut participer à la hauteur de sa bourse et de ses envies.

Avis aux amateurs de musique !

mercredi 28 mars 2012

Signature à Nantes

La tête plongée dans des ateliers d'écriture en milieu scolaire dont je vous parlerai peut-être plus tard, je n'ai pas vraiment le temps d'écrire de post en ce moment.
Je voulais toutefois vous signaler que je serai en signature pour ma pièce, Elégie, dimanche de 15h à 17h au Château des Ducs de Bretagne, à Nantes.


Vous pourrez aussi en profiter pour visiter l'exposition Nantaises au travail. Nous serons le premier dimanche du mois et l'entrée sera gratuite pour tous.
A dimanche !

mercredi 7 mars 2012

Paris, ses gris, ses orangés...

... ou le plaisir d'une ombre précise qui ne touche pas aux toits de zinc et de la lumière d'un coucher de soleil.


Parfois, ça a du bon de vivre au sixième !

mardi 6 mars 2012

3. Le Rendez-vous (étape 1)

POLE EMPLOI, MON AMOUR
Chapitre 3
Le Rendez-vous (étape 1)


J'arrive essoufflée à 11h31. Devant le guichet, il y a pas mal de monde. Deux jeunes filles accueillent les gens, vérifient leurs rendez-vous et cochent les noms sur une longue liste. Elles ont l'air débordées, fatiguées et vaguement désespérées. Devant moi un homme d'une bonne cinquantaine d'années pleure : cela fait des mois et des mois qu'il galère et qu'on le traîne de Pôle Emploi en Pôle Emploi. Pour ce rendez-vous, sans qu'on le lui ait précisé, ils ont encore changé le centre auquel il doit se rendre. Il a rendez-vous aujourd'hui, à 11h30, mais... dans un autre lieu ! S'il ne se présente pas, il sera radié. La jeune femme qui s'occupe de lui lui explique très doucement qu'elle ne peut rien faire. Il s'en va. En pleurant.

C'est mon tour. J'explique que j'ai rendez-vous, mais que je n'ai pas reçu la convocation. Elle me regarde d'un air soupçonneux. Elle finit par chercher mon nom sur la liste. J'y suis. Elle le coche et me demande d'aller m'asseoir dans un espace où des chaises sont réunies en cercle. Je m'installe. Une petite fille court, en riant. Des gens de tous âges sont assis autour de moi. Ici, on ne se parle pas, on ne se regarde pas. Je croise tout de même le regard d'un homme, au bout de quelques longues minutes. Je lui souris. Il a l'air surpris.

Une femme appelle "Mlle Courtois". Personne ne réagit. Je finis par me lever et je lui explique que mon nom est "Courtin" et pas "Courtois". Elle a l'air de s'en foutre royalement.
Nous traversons une pièce tout en longueur, comme un grand couloir. D'un côté, des murs bas séparent les "bureaux" dans lesquels nous sommes reçus les uns des autres. Rien pour les séparer de l'espace où nous nous avançons. Elle finit par s'installer derrière un bureau libre. Je m'installe en face, sentant dans mon dos d'autres chômeurs avancer vers leurs rendez-vous.
Elle m'explique que je verrai deux personnes aujourd'hui : l'ANPE et les Assedic ont beau avoir fusionné, le personnel a été formé dans le cadre de l'une ou de l'autre des agences. Elle, elle s'occupe de l'aspect "Assedic" de mon dossier. Elle me donne un long dossier à remplir et me demande si j'ai bien amené les papiers demandés. Je lui affirme n'avoir jamais reçu la convocation. Elle vérifie dans le système. Mon nom est bon, la rue et le code postal aussi, par contre, ils se sont trompés de numéro : il ont envoyé mon dossier au 13 et non au 134 de ma rue !
Elle m'assure que ce n'est pas grave, corrige l'erreur puis me demande d'apporter les papiers et le dossier rempli le plus vite possible. Je lui pose une ou deux questions, concernant notamment une formation que j'ai repéré. Elle m'explique que son "collègue-ANPE" y répondra, qu'elle n'en sait rien. Puis elle me renvoie dans la salle d'attente.

Je me réinstalle. La petite fille n'est plus là. Dommage. Ça mettait un peu de vie dans ce lieu sinistre. Je décide de m'attaquer à mon dossier pour gagner du temps. 
La dame que j'ai vu a rempli la première page à la main. Sur la ligne "nom", elle a écrit "Courtois". Je retourne dans le couloir pour lui faire part de son erreur. Quelqu'un m'intercepte et me demande de retourner m'asseoir. Je tente de m'expliquer, mais on ne m'écoute pas.
Docile, je m'installe une fois de plus. Tant pis. Je l'expliquerai à la deuxième personne que je verrai, le "collègue-ANPE". Il saura sans doute quoi faire...

lundi 20 février 2012

Nantaises au travail (2)

Il m'a fallu quelques temps pour atterrir et j'ai la tête dans un certain nombre de projets en ce moment, du coup, ce compte-rendu des premiers jours de l'exposition arrive un peu tardivement, mais bon, le voilà !

Photographie : Alain Guillard
Il y a un peu plus d'une semaine, je me suis donc rendue à Nantes pour assister aux débuts de l'exposition "Nantaises au travail" pour laquelle j'ai écrit mon Petit dictionnaire machiste des femmes au travail. J'y ai découvert l'exposition pour la première fois dans sa forme définitive.
 Bilan : une très jolie exposition mêlant des portraits de femmes d'aujourd'hui, des éléments sur le travail des femmes dans la région de Nantes depuis le 18ème siècle et des informations sur les luttes de ces femmes. Les images choisies pour illustrer le sujet sont à la fois belles et fortes. Les témoignages sont poignants et émouvants. Bref, c'est une réussite et je vous invite à la visiter.

Les premiers pas de l'exposition se sont faits en trois temps.
Tout d'abord la conférence de presse. Cela a été l'occasion pour les journalistes de découvrir l'exposition et d'interviewer différents acteurs de l'exposition. J'ai donc répondu aux questions de deux revues : Nantes-actu et idîle, ainsi qu'à quelques radios. Vous pourrez entendre des extraits du Dictionnaire et un entretien sur Jet-fm mercredi 22 février de 12 à 13h. L'émission peut s'écouter en ligne pour ceux qui ne sont pas de Nantes et sera podcastable par la suite sur le site de la radio.
Le lendemain, il y a eu le vernissage. Discours et petits fours, ainsi que découverte de l'exposition par les gens qui ont témoigné.
Enfin, le samedi, ouverture de l'exposition au public et première conférence. Comme il s'agit d'un sujet vivant, toute une série de conférences est organisée au Château autour de thèmes d'actualité en lien avec... les femmes et le travail ! C'était aussi l'occasion pour Delphine Bretesché, artiste invitée par le musée, de commencer sa performance.

J'en profite pour remercier Krystel Gualdé, la commissaire de l'exposition, de l'avoir fait exister.

Si vous voulez suivre les avancées de l'exposition, un blog lui est dédié.
Vous avez jusqu'au 13 mai pour aller la découvrir.

Photographie : Alain Guillard

mercredi 1 février 2012

A la radio...

Que faites-vous mercredi prochain à l'heure du déjeuner ? Vous ne savez pas encore ? Et bien moi, je sais : vous allez écouter Jet FM.

Jet FM est une radio de la région de Nantes et ils diffuseront

le mercredi 8 février 
de 12h à 13h

une émission sur l'exposition "Nantaises au travail" lors de laquelle ils passeront des extraits du Petit dictionnaire machiste des femmes au travail, que j'ai écrit pour l'occasion.

Vous pouvez écouter l'émission à la radio si vous êtes Nantais (92.2 fm) ou en direct via internet (voir lien plus haut). Pour ceux qui auraient vraiment une bonne raison de ne pas être à l'écoute ce jour-là, un podcast sera disponible. Je posterai le lien dès qu'il sera en ligne.

Bonne écoute donc !


Pour mémoire, le précédent message où j'évoquais cette exposition.

samedi 28 janvier 2012

Flemme d'un samedi d'hiver

Voilà, je suis rentrée.
Rentrée depuis quelques jours, et mon texte qui n'avance plus.
Le manuscrit me lorgne, d'un oeil accusateur, depuis le sac dans lequel je l'ai abandonné.

Je regarde ce chaos, sur le sol de l'appartement, où la valise est venue se vider. Se vider mais sans se défaire, puisqu'elle n'est pas encore rangée. Là, sur le sol, la trace des semaines qui viennent de s'écouler. Et mon livre qui n'avance plus.

Je regrette déjà mon "bureau", au café de Paris, et les longues heures passées à y aligner des mots.

La lumière du soleil, aussi, me fait défaut.

Comme tout me semble loin, tout à coup...

Je suis contente d'être rentrée, mais je me laisse envahir par une apathie hivernale. Sous la couette, je lis quelques lignes.

Il faudrait que je travaille.

Quand le froid m'a trop engourdie, je file sous le jet de la douche. Chaud. Aussi chaud que ma peau puisse le supporter. Au moins, ici, il y a de la pression.
Mais très vite - trop vite - le ballon est vide. Après il faut attendre. Oui, car je chauffe à l'électrique. Loin de moi la question du gaz, de ses dangers. Plus besoin de sortir vérifier si le chauffe-eau est en marche.

Après, c'est de nouveau la couette. Mes doigts paresseux tapent sans vraiment y penser, retournant sans cesse sur les sites d'Easyjet, RyanAir ou Eurolines. J'ai la nostalgie des départs.

Je devrais travailler.

Plus tard, je traîne sur les toilettes, un livre à la main. C'est la pièce la mieux chauffée, aussi quand le froid reprend le dessus, c'est tout naturellement, presque sans m'en rendre compte, que j'y atterris.
Atterrir. Encore un mot du voyage. Et mon manuscrit qui me regarde...

Dans mes rêves se tendent des toiles légères de fils sur des toits blancs.
Je leur oppose mes toits de zinc. Ceux qui s'étalent sous mes fenêtres. C'est beau, aussi, les toits de Paris. Je rêvasse.

Il faudrait que je travaille.

Rostropovich s'échine sur le premier concerto de Shostakovich. Normalement, ça me donne de l'énergie. Mais là, je me sens indolente. Je vais plutôt faire du thé.

C'est bon, de se laisser aller, à Paris, l'hiver. Si j'hibernais ?

Toujours l'oeil sombre au fond du sac.

Alors que je l'écrase, de tout mon poids, sous le matelas, le manuscrit pousse à peine un cri plaintif. Déjà, il se tait. Je vais pouvoir flemmarder en paix.
Je sens sa présence, là, sous mes jambes. Je ricane en me disant qu'au moins, il ne peut plus me menacer de son oeil sombre.
Mais ce renflement, là, sous le matelas. Rongée par la culpabilité, je sors, je vais faire un tour. Ce faux-frère aura réussi à me chasser de chez moi.
En dévalant les escaliers, je l'entends qui éclate d'un rire sardonique. Un rire de victoire, terrible et menaçant, comme un oignon arraché à la barbe de Van Gogh.


jeudi 19 janvier 2012

Le copinage de la semaine : Simohammed Fettaka


Je profite de ma présence au Maroc pour vous conseiller un autre artiste tangérois.
Simohammed Fettaka vient de mettre son site en ligne. Il y présente non seulement ses travaux graphiques (comme l'autoportrait ci-dessus), mais aussi ses vidéos, installations et musiques.
Allez vite y faire un tour !

samedi 7 janvier 2012

Quelques cartes postales en passant...

Je ne sais pas si je pourrai poster beaucoup les semaines qui viennent parce que, du fond de ma retraite, ma connexion est... disons... aléatoire !
Pour me faire pardonner d'avance, voici quelques cartes postales prises sur le chemin. J'essaierai de vous mettre des photos plus réalistes avant mon retour.

Le long de l'autoroute en Andalousie, il y a... des champs d'oliviers. Plutôt agréable au petit matin avec le café après une longue nuit de route.
Gibraltar. Le rocher vu de la mer et un bateau de pêche qui se dépêche de rentrer avant la nuit.

Mouette sur un ciel d'été... en janvier !
La côte marocaine vue du centre du détroit. Tanger... j'arrive !