mardi 27 décembre 2011

La racaille n'est plus ce qu'elle était...

Je l'ai croisé un peu plus tôt dans le métro.
Une racaille tout ce qu'il y a de plus racaille. Le roi de la ligne 9, côté Montreuil. Il faisait le fier au milieu de ses potes et toisait le commun des mortels d'un air à la fois méprisant et amusé. Il jurait, crachait, menaçait.

Et pourtant... pourtant...

Pourtant, mis à part le jogging et les baskets, je n'ai pas reconnu grand chose de "l'attirail racaille" de mon enfance. Et encore... en beaucoup plus propre !
Sur la tête, un bonnet à carreaux bleus en polaire avec des lanières qui portent derrière. Exactement le genre de bonnet qui vous aurait fait lyncher au collège.
Pour se tenir chaud, une doudoune style bibendum d'un noir verni qui aurait fait rougir de honte les chaussures des petites filles de bonne famille des années 30.
Et, pour clore le tout, une pochette brodée Chanel, toute de noir et d'or, portée en bandoulière, trop haut et dans le dos...

Non, la racaille n'est plus ce qu'elle était... ou alors je vieillis.
Du coup je me demande : d'ici une dizaine d'années, est-ce qu'il me suffira de porter mon tutu à paillettes pour effrayer les petits vieux dans le métro et terroriser les bourgeoises ?

mercredi 21 décembre 2011

Le copinage de la semaine : Omar Mahfoudi

O. Mahfoudi, autoportrait, mixt/toile, 50/60cm , 2005
Omar est un jeune artiste tangérois bourré de talent. Il fait de la peinture, mais pas seulement ! Il fait aussi de la photo et a réalisé quelques films (dont Le Vote, co-réalisé par Simohammed Fettaka et que j'ai contribué à sous-titrer).
Bref, tout ça, son blog vous le dira mieux que moi ! Je vous invite donc tous à aller découvrir son travail sans plus tarder.

mercredi 14 décembre 2011

2. La Convocation

POLE EMPLOI, MON AMOUR
Chapitre 2
La Convocation


Mardi matin. J'assomme la radio qui braille des infos déprimantes. J'ai tout de même le temps d'entendre que le nombre de chômeurs a encore augmenté. Tiens ! ça me fait penser que je n'ai toujours pas reçu ma convocation de Pôle Emploi... 72h, mon oeil ! Je savais bien que ça prendrait plus de temps.
Je décide de faire un peu de recherches pour ma nouvelle en cours. Il est déjà presque 11h quand je lève les yeux de mes bouquins. Si j'allais voir mes mails !...

Après avoir ramé un peu, l'ordinateur accepte enfin d'ouvrir à internet. Merde ! je ne peux pas entrer mes identifiants Neuf : le voisin qui me permettait de détecter un spot a visiblement omis de payer son abonnement... Paniquée, j'appelle ma soeur. Ouf ! elle est chez Free. 
Enfin connectée, je commence la lecture de mes 12 mails non lus. Tiens... il y en a un de Pôle Emploi. Je clique dessus avec autant de réticence que de curiosité. 

C'est un rappel. Un rappel de la convocation que j'ai déjà reçue par courrier. 
Hein ??? Quelle convocation ??? J'ai rien reçu, moi !!!
Je dois me présenter le mardi à 11h30 au Pôle Emploi munie des papiers indiqués dans la convocation.
Mais mais mais... c'est aujourd'hui ! et il est déjà 11h08 !

J'appelle le numéro indiqué dans le mail. Trois fois. Quelqu'un finit par décrocher.
J'explique que je n'ai pas reçu de convocation, que je viens d'avoir leur message. Qu'est-ce que je fais ? J'y vais - en risquant d'avoir un peu de retard et sans les papiers puisque je ne sais pas de quels papiers ils parlent ? J'y vais pas ?
La voix du téléphone m'explique qu'elle ne sait pas mais qu'à ma place elle irait, quitte à ce que ça ne serve à rien. Elle a l'air un peu perdue. 
Je lui demande de prévenir la personne avec qui j'ai rendez-vous. Elle ne peut pas : le numéro de téléphone est central et elle n'a pas accès aux données de chaque Pôle Emploi. Je la remercie et je raccroche.

Il est 11h15. J'ai 15 minutes pour m'habiller et y aller. Ça m'apprendra à travailler en pyjama !
J'enfile le premier jean et le premier tee-shirt qui passent et je dévale mes six étages. Avant de me ruer dans la rue, je vérifie ma boîte aux lettres (au cas où...). Rien. 
Dans la rue, je presse le pas : on va essayer de limiter les dégâts.

Commentaire historique : l'art de ménager la chèvre et le chou

Je travaille en ce moment sur le commentaire (la voix-off) d'un documentaire historique.
Tout le défi consiste à trouver l'équilibre entre le déroulé des évènements et la souplesse du film, le tout dans le temps imparti... et c'est plus compliqué qu'on ne pourrait le penser.

Par exemple, je vous raconte la visite de Gustave, roi des Artichauts dans la grande ville de Topinambour et tout à coup je vous annonce la mort de Martha qui vient bouleverser le roi et fait pencher la balance diplomatique en faveur des Epinardiens... qui finissent par détruire Topinambour lors d'un siège harrassant.
Soit, historiquement, c'est juste.

Sauf que si vous ne savez pas que Martha est reine des Pommes, mère de Gustave et remariée à la soeur du roi des Epinards, vous ne comprendrez pas pourquoi le Gustave est bouleversé ni pourquoi les Epinardiens vont déclarer la guerre aux Artichauteurs pour tenter de récupérer leur territoire. Bien sûr, je pourrais vous expliquer que :
     - Gustave vient de perdre sa mère = désespoir
     - Le royaume des Artichauts et celui des Epinards se font la guerre pour récupérer le territoire des Pommes depuis des siècles. Cette guerre a connu une trève quand Martha d'Artichauts a épousé Gladys d'Epinards et qu'elles ont régné toutes deux sur les Pommes. Les Pommes se retrouvent donc entre les mains d'une Epinardienne.
     - Les Epinardiens vont tenter de conquérir le royaume des Artichauts puisqu'ils sont à présent en possession de deux royaumes et de deux armées.

Mais vous imaginez bien que si je raconte tout ça, je commets trois énormes erreurs :
1/ je dépasse le temps de parole auquel j'ai droit ;
2/ il y a trop d'informations et je risque de perdre votre attention quelque part en chemin (et même si vous arrivez à suivre, vous ne retiendrez rien) ;
3/ le film parle de Topinambour et je viens de m'écarter beaucoup trop de mon sujet.

Cependant, je ne peux pas non plus dire seulement : Gustave visite Topinambour et apprend la mort de sa mère. La ville sera détruite l'année suivante par les Epinardiens.
Moi ça me plairait bien mais ça manque d'explications !

Une solution commode serait de dire simplement : "Gustave visite Topinambour, qui sera détruite l'année suivante par les Epinardiens lors d'un siège".
Mais là, je risque de me faire taper sur les doigts par l'historien spécialisé dans la période parce que j'élude tout un passage historique important et que je me contente d'énoncer des faits sans rien expliquer.

Bref, à force de ménager la chèvre et le chou, ce soir j'ai mangé de la potée et je me sens devenir chèvre.

lundi 5 décembre 2011

Petite nouveauté

Vous aurez remarqué sur le côté une nouvelle rubrique "ce que je lis".
Cette rubrique vous montre les couvertures des livres que je suis en train de lire. En cliquant sur la couverture de celui qui vous intéresse, vous tombez sur la page qui lui est consacrée sur le site BookNode.
Attention, ce site peut rendre accro. Je nierai toute responsabilité de ma part sur les possibles effets secondaires sur votre bibliophagie.